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  • Photo du rédacteurMathilde Villette

Que faire de nos émotions ?


Ces derniers mois nous ont plongés dans des élans émotionnels souvent intenses et contrastés. Et vous, vous êtes peut-être vous aussi retrouvés submergés intérieurement ?

Avez-vous eu l’impression que l’extérieur vous mettait en colère ? Ou dans l’anxiété ?

Et si ce n’était qu’une apparence ? Si chacun était responsable de ce qu’il ressent, retrouvant ainsi la maîtrise de son climat intérieur ?



LA VIE D’UNE ÉMOTION


Une émotion est un ressenti intérieur qui semble souvent jaillir on ne sait d’où. Elle apparaît, se déploie, puis disparaît.


La psychologie cognitive et comportementale nous apprend que l’émotion trouve son origine dans notre discours intérieur : ce n’est pas l’événement qui crée l’émotion, mais le commentaire interne, souvent inconscient, toujours automatique, que nous en faisons. Si l’événement était la source de l’émotion, tout le monde réagirait de la même façon pour une situation donnée. Or, non seulement nous avons chacun une réaction propre, mais nous pouvons aussi avoir une réaction différente pour la même chose selon les jours.


Ainsi, si ma voiture ne démarre pas, peut-être vais-je sauter de joie (car cela me donne une bonne raison de ne pas aller à ce rendez-vous qui me déplaît) ? Je peux aussi fondre en larmes, trouver que ce n’est pas juste et que ça n’arrive qu’à moi. A moins que je ne parte dans la colère à propos de cette fichue machine qui n’est même pas capable de démarrer quand on a besoin d’elle ; et tant d’autres possibilités... Dans tous ces cas de figure, la situation est la même : la voiture ne démarre pas.


Cette histoire provient de mes expériences passées et des leçons (bonnes ou mauvaises) que j’en ai tirées, de ce qu’on m’a inculqué depuis mon enfance, du rôle que je me donne dans la vie, de l’importance que j’accorde au regard des autres … et de multiples facteurs personnels qui constituent ma personnalité et ma réactivité.


Tout cela se passe dans les profondeurs du cerveau, dans le système limbique, bien loin de notre cortex, et donc de notre capacité à raisonner et à mettre du sens.

Et cela se complique quand mon discours intérieur devient lui-même un événement déclencheur : il entretient l’émotion et l’intensifie.



GÉRER LES ÉMOTIONS ?


Dès la petite enfance, il faut faire avec ses émotions.

Et l’entourage adulte est sensé aider le petit enfant à « gérer » ses émotions.

Sauf que, souvent, les adultes n’ont pas appris à le faire pour eux-mêmes. Alors ils improvisent, et ont parfois tendance à minimiser le vécu de l’enfant (« ce n’est rien » ) , voire à le nier (« ça y est , c’est fini »).

Tout petit, on apprend donc à ne pas exprimer nos émotions de façon trop ouvertes, puisqu’on est vite conscient que cela met l’entourage dans l’embarras … voire dans des débordements émotionnels (le parent qui se met en colère devant la colère de l’enfant).


On peut aller jusqu’à se couper totalement de nos ressentis. Ce qui est trompeur, car on a l’impression de parfaitement « gérer », jusqu’au jour où un tsunami se déclenche pour une broutille.


Si la déconnexion n’est pas totale, on va savoir si on est « bien » ou « mal ». Mais on ne saura pas forcément mettre des mots sur ce que l’on vit : tristesse ? Peur ?


D’autant que certaines émotions sont plus autorisées que d’autres, et cela fausse leur lecture : si je ne m’autorise pas la colère, peut-être est-ce de l’anxiété qui sera visible en surface. Ou de la tristesse. Ou l’inverse. Et quand l’émotion est trop intense, je ne « gère » plus du tout. C’est le cerveau primitif qui prend le relais, me laissant seulement trois options : me figer, fuir ou attaquer.


A moins que je ne choisisse de m’anesthésier avec de l’alcool ou un psychotrope.



L’ÉMOTION EST-ELLE UTILE ?


Puisque l’émotion est un aspect visible de notre inconscient, de nos croyances et programmations, on peut la voir comme une véritable amie, même si elle a beaucoup de caractère !

Elle va me permettre de me comprendre, et si je l’utilise pour ce qu’elle est – un signal – je vais pouvoir changer ce qui ne me convient pas dans ma façon de réagir.

Pour reprendre l’exemple de la voiture, quand le voyant du réservoir s’allume, il ne me veut aucun mal. Il m’informe juste que la voiture manque de carburant et qu’il serait judicieux de refaire le plein. Je suis totalement libre d’y prêter attention ou pas. Si je l’ignore, il passera au rouge, et la voiture finira immobilisée en panne sèche.

De même, quand une émotion se manifeste, elle m’informe sur l’état de satisfaction de mes besoins.

L’émotion est jugée « positive » quand le besoin est comblé, et on la voit comme « négative » quand le besoin est négligé, ou insuffisamment reconnu voire nié.


Tous les êtres humains ont les mêmes besoins :

1. besoins physiologiques : respiration, faim, soif, sexualité, sommeil, élimination

2. besoins de sécurité : environnement stable et prévisible

3. besoins d’appartenance et d’amour

4. besoins d’estime : confiance et respect de soi, reconnaissance et appréciation des autres

5. besoin d’accomplissement de soi (dimension spirituelle)


Ce classement des besoins fondamentaux des êtres humains est le fruit du travail de A.H. Maslow qui les a identifiés et classés selon une hiérarchie (du 1 au 5). En effet, tant que les besoins listés en 1 ne sont pas satisfaits, ils sont prioritaires sur les autres ; et ceci est vrai à chaque étape du classement.

La communication non-violente proposée par Marshall Rosenberg les reprend et les détaille pour affiner la compréhension des mouvements internes.



VERS UN MODE D’EMPLOI DES ÉMOTIONS ?


Admettons que les émotions soient utiles, que faire en pratique quand une émotion apparaît sans crier gare ?


Avant tout, l’accueillir !


Toute émotion est justifiée et valable. Elle représente la seule issue possible avec les moyens que j’ai actuellement vis-à-vis du besoin en souffrance.

Ce qui n’est pas forcément justifié, c’est la façon dont elle s’exprime : j’ai le droit d’être en colère, mais cela ne m’autorise pas à avoir un comportement violent.

Même si cela peut paraître difficile au début, l’idée est de réussir à se rendre compte que l’émotion arrive, noter son intensité (vais-je pouvoir garder le contrôle ?) et éventuellement sa nature.

Puis m’offrir un espace sécurisé pour la laisser s’exprimer.

Dans un premier temps, ce travail se fera à posteriori. Sur le moment, je vis l’émotion comme je peux, et lorsqu’elle est apaisée, je revisite les événements pour essayer de comprendre ce qui s’est passé en moi, et peut-être trouver des moyens d’anticiper la prochaine visite de cette « amie ». Par exemple, si le schéma est toujours le même, je peux préparer à l’avance un mélange des Fleurs de Bach correspondant à ce qui se vit et le prendre au moment voulu pour sortir de la crise.

Il en va de même quand on aide un enfant à apprivoiser ses émotions :

Avec un enfant en colère qui ressent le besoin de mordre ou de frapper, on peut avoir préparé avec lui (dans un moment calme) un coussin à colère qu’il a le droit de bourrer de coups de poings, de mordre, etc...

Accueillir l’émotion va lui faire perdre de l’intensité. Si je veux aller plus loin, je vais alors pouvoir reconnecter mon cortex cérébral et chercher à décrypter le signal qu’elle m’envoie.

Je vais donner la parole à mon discours intérieur, le laisser se déployer. Oser penser consciemment tout ce que je n’ose pas me dire et qui génère l’émotion en coulisses.

A voix haute (mais pas en présence de la personne impliquée), ou par écrit (qui donne l’avantage de pouvoir se relire et annoter).

Avec un enfant, on peut utiliser des marionnettes ou des Playmobils : la part de lui qui est dans l’émotion va oser dire au travers du jeu ce qui ne serait pas entendable si l’enfant le disait en son nom.

En m’écoutant, en me relisant, je vais plus facilement identifier le besoin en souffrance.

J’ai plusieurs outils à ma disposition, et chacun peut trouver une formule qui lui convient et lui permet d’entamer cette enquête avec auto-bienveillance.

Que ce soit la communication non violente, ou le « travail » de Byron Katie, l’application des 4 accords toltèques, ou autre. On a aussi le droit d’être aidé par un professionnel...

Et c’est là que l’inattendu se produit : au moment où le besoin est identifié, tout s’apaise !

Même si le besoin n’est pas encore comblé. Il a été entendu et cela suffit : je n’ai plus besoin du signal.

Bien sûr, si je ne fais rien de plus, le signal – émotion réapparaîtra.

Mais si je trouve la plus petite chose qui me permette d’aller vers l’équilibre de ce besoin, elle reviendra moins intense.

Et si je contacte une croyance dont je n’ai plus besoin, je peux choisir de la laisser de côté, choisir de changer mon discours intérieur, et donc ma réactivité.


Si c’est une blessure de l’enfance, faire en sorte de l’aider à cicatriser. Pour reprendre les mots de JP Sartre : « L’important n’est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-même de ce qu’on a fait de nous. »


De multiples approches existent là aussi : hypnose, soins karmiques, soin de l’enfant intérieur, etc.... N’hésitez pas à être accompagné dans ce défi : ne pas vous laisser agir par vos émotions, qui sont le fruit du passé, mais choisir qui vous êtes dans le présent de chaque situation que la vie met sur votre chemin.



Besoin d’accompagnement ?

N’hésitez pas à me contacter par mail sur mathildevilletterelax@gmail.com, ou par téléphone au 06 22 36 51 00.


Bien à vous,

Mathilde Villette



Source : Santé Naturo

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